Parler en public, ça peut impressionner… voire paralyser. Rien que d’imaginer tous ces regards tournés vers soi, le cœur s’accélère, la voix tremble, et les idées s’emmêlent. Pourtant, la prise de parole en public est une compétence précieuse : pour convaincre un recruteur, lors d’un oral d’examen, pour motiver une équipe, pour défendre une idée ou juste raconter une histoire sans bafouiller…
Bonne nouvelle : on n’est pas obligé de naître avec l’aisance d’un grand orateur pour s’en sortir. Comme toute compétence, cela s’apprend, étape par étape, en comprenant les bases et en s’entraînant. Et non, ce n’est pas réservé aux extravertis.
Dans cet article, on va voir ensemble comment mieux structurer un discours, captiver son auditoire, gérer le stress et éviter les erreurs les plus fréquentes. Bref, tu vas découvrir des techniques simples et concrètes pour prendre la parole avec assurance et naturel, quelle que soit la situation.
1. Connaître son public et définir ses objectifs
Avant même de rédiger ton discours ou de répéter devant le miroir, il y a une étape essentielle : savoir à qui tu parles. Parce qu’un bon orateur, ce n’est pas celui qui récite un texte par cœur, mais celui qui s’adapte à son public.
Pose-toi quelques questions simples :
- Qui sont les personnes qui vont m’écouter ?
- Qu’est-ce qu’elles attendent de moi ?
- Quel est leur niveau de connaissance sur le sujet ?
- Quelles sont leurs préoccupations ou leurs objections possibles ?
Tu ne t’adresseras pas de la même façon à des collégiens, à un jury d’examen ou à une assemblée de cadres en entreprise. Le ton, le vocabulaire, les exemples doivent être choisis en fonction de ton auditoire.
Ensuite, clarifie ton objectif :
Informer | Convaincre | Inspirer | Faire passer à l'action |
L’important, c’est d’avoir une idée forte et de tout organiser autour d’elle. Si ton public devait retenir une seule chose, ce serait quoi ?
2. Préparer efficacement son discours
Une bonne prise de parole, ça ne s’improvise pas totalement. Et bonne nouvelle : une préparation bien faite, c’est déjà 70 % du travail de fait.
Structure un discours simple
Construis un fil conducteur solide qui t’aidera à ne pas t’éparpiller et à garder l’attention de ton auditoire. Voici un schéma simple et efficace à suivre :
- Introduction : accroche le public dès les premières secondes (une anecdote, une question, une statistique marquante).
- Développement : expose ton idée principale et 2 à 3 arguments ou exemples qui l’illustrent.
- Conclusion : termine sur un message fort, une ouverture ou un appel à l’action.
Ton but, c’est que le public retienne les notions clés simples. Chaque idée doit donc être simple, claire et illustrée si possible.
Prépare des notes… mais pas un script
Plutôt que de tout écrire mot à mot (ce qui te rendra rigide), fais-toi un plan avec des mots-clés. Cela t’aidera à rester naturel et à garder une certaine liberté de ton, tout en sachant où tu vas.
3. Soigner l’introduction
Les premières secondes sont cruciales. C’est là que ton public décide inconsciemment s’il va t’écouter… ou décrocher. Une bonne introduction, c’est comme une poignée de main réussie : elle installe la confiance et donne envie d’aller plus loin.
L’accroche : capte l’attention dès les premières phrases
Évite les débuts fades du type “Bonjour, je vais vous parler de…”. À la place, essaie une accroche qui surprend, amuse ou intrigue. Voici quelques idées qui marchent bien :
- Une question directe : “Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ……. ?”
- Une anecdote personnelle : courte, authentique, et liée à ton sujet.
- Une statistique étonnante : “70 % des gens disent avoir peur de parler en public… plus que de la mort !”
- Une image mentale : “Imaginez une salle pleine à craquer. Tous les regards braqués sur vous...”
L’objectif est simple : créer un lien émotionnel immédiat et susciter la curiosité.
Situe ton propos et annonce ce que va en retirer l’auditoire
Une fois l’attention captée, explique rapidement pourquoi tu es là et ce que le public va apprendre ou comprendre à la fin de ton intervention.
Exemple :
“Je vais vous partager aujourd’hui 3 clés concrètes pour parler en public avec plus de confiance, même si vous êtes stressé ou introverti.”
4. Travailler la communication verbale et non-verbale
Quand tu parles en public, ce que tu dis compte… mais la manière dont tu le dis compte encore plus. Ton corps, ta voix, ton regard : tout transmet un message. Et c’est ce langage silencieux qui fait toute la différence.
La posture et le langage du corps
Une posture ouverte et stable donne une impression de confiance, même si tu es stressé à l’intérieur. Garde les pieds bien ancrés au sol, le dos droit, et les mains visibles.
Évite :
Bras croisés (fermeture) | Mains dans les poches (désinvolture) | Se balancer d'un pied sur l'autre (stress visible) |
“Tu peux t’entraîner devant un miroir ou te filmer pour repérer les gestes parasites.”
La voix, la respiration et l’articulation
Ta voix est un outil puissant pour capter l’attention. Voici trois leviers simples à travailler :
- Respire avec le ventre (respiration abdominale) pour mieux gérer ton souffle et poser ta voix.
- Varie le rythme et le ton pour éviter la monotonie. Accélère quand tu veux dynamiser, ralentis pour insister.
- Articule bien. Prends ton temps, fais des pauses.
“Un bon exercice d’entraînement : lire un texte à voix haute en exagérant l’articulation.”
Le regard : créer la connexion
Regarder les gens dans les yeux, c’est créer du lien. Ne fixe pas une seule personne (gênant), ne regarde pas tes pieds ou le plafond (manque d’assurance) : balaye la salle naturellement. Si le trac te bloque, commence par fixer des zones (front, entre les yeux) ou choisis un “allié” bienveillant dans le public.
5. Gérer son stress et le transformer en allié
Même les plus grands orateurs le disent : le trac ne disparaît jamais complètement. L’idée n’est donc pas de l’éliminer, mais de l’apprivoiser et de le transformer en énergie positive.
Accepter le trac
Le pire réflexe face au stress, c’est de le nier. Résultat : tu luttes contre toi-même, et l’effet s’amplifie. À la place, accepte qu’il soit là, respire profondément, et rappelle-toi que ton public n’est pas là pour te juger, mais pour t’écouter. Ce petit stress, bien canalisé, peut même booster ta concentration.
Tu peux aussi le désamorcer avec un peu d’humour ou d’honnêteté :
“Je suis un peu impressionné, mais très heureux d’être là avec vous…”
Ce genre de phrase crée de l’empathie immédiate.
Calmer la pression avant la prise de parole
Voici quelques outils concrets à utiliser pour calmer ton système nerveux :
- Inspire 4 secondes, bloque 7 secondes, expire 8 secondes.
- Pose de confiance (debout, bras levés, menton haut) pendant 2 minutes.
- Visualisation positive : imagine-toi en train de réussir ta prise de parole.
Et surtout, rappelle-toi une chose essentielle : plus tu es préparé, moins tu seras stressé. Le trac est souvent un signal de manque de préparation. Alors travaille ton message, répète, et autorise-toi à ne pas être parfait. L’authenticité touche souvent plus que la performance.
6. Exercices pratiques pour progresser
Parler en public, c’est comme jouer d’un instrument ou faire du sport : plus tu t’entraînes, plus tu progresses. Tu peux pratiquer au quotidien, chez toi, à ton rythme.
Exercices | Objectifs | Consignes |
Les virelangues (ou phrases pièges) | Bien articuler | Lis ces phrases lentement, puis de plus en plus vite, en articulant bien. C’est un super échauffement vocal. « Les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches, archi-sèches ?» ou “Cinq gros rats gris dans cinq gros trous ronds.” |
L'improvisation | Ne pas paniquer | Choisis un mot au hasard (ex. : « parapluie ») et force-toi à improviser un mini-discours d’une minute autour de ce mot. Peu importe si c’est drôle, sérieux ou absurde. Le but est d’habituer ton cerveau à structurer une idée en direct, sans paniquer. |
Le storytelling | Accrocher l'attention | Entraîne-toi à raconter des histoires. Une anecdote personnelle, un souvenir, un événement vécu. Le secret d’un bon storytelling ? Un début accrocheur, un déroulé clair, une chute bien amenée. Garde en tête : les gens n’aiment pas les discours, mais ils adorent les histoires. |
S'enregistrer | S'améliorer | Filme-toi ou enregistre ta voix pendant une prise de parole (même courte). Ensuite, regarde ou écoute-toi avec bienveillance :
Ce retour est parfois inconfortable, mais ultra efficace pour progresser rapidement. |
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Martine,
Pédagogie
Chef d'entreprise ex enseignante éco-gestion